sur la colline

Cela faisait si longtemps que je n'avais pas pris mon pied comme ça au cinéma. "Little miss sunshine" une vraie merveille, un bijou. Rires, pleurs, tout ce qu'il faut pour nous transporter, du vrai cinéma, engagé, comique, dramatique, pessimiste, optimiste, radical, une vraie vision sur le monde, un monde, une folie, un médicament, une drogue...tout quoi. Une certaine jalousie pointe en moi, comment arriver à faire des films comme ça ? Etre soi-même et tout lacher. C'est ce qu'ils ont fait et ce que vous ferez en sortant de ce film. Donc allez-y aujourd'hui, demain, VITE. Allez voir "MISS LITTLE SUNSHINE". Et surtout merci à ma grande copine Ingrid qui m'a conseillée d'aller voir cette petite merveille. Ceci n'est pas un pitch, c'est juste un appel au bonheur pendant près de deux heures.

Finalement les canaux nasals bouchés m'empêchent de dormir, je reprends donc ma plume Pour vous conter une petite anecdote qui vient d'arriver à une amie et qui m'empêche aussi, VRAIMENT, de dormir : elle vient de se faire jeter d'un cinéma parce-qu'elle y allait avec son bébé de six semaines. Il était placé dans une écharpe, bien au chaud sur son ventre. Elle parlait de cette séance depuis des jours, premier film qu'elle voit depuis un moment. Le bébé vient de prendre son lait, il est tranquille, il n'y a aucune raison qu'elle ne puisse voir cette séance, elle sortira s'il y a un souci. Elle s'est donc installée tranquillement en bord de rang au cas où et deux minutes plus tard... une personne vient lui dire qu'elle ne peut pas rester car elle risque de déranger les autres. Je sens la colère monter en moi. Premièrement parce-qu'une mère attentive fait attention et comme je l'ai dit elle s'était mise au bout du rang. Deuxièmement parce-qu'un bébé au chaud sur le ventre de sa mère d'où il est sorti quelques semaines plus tôt, se met rarement à hurler d'un coup. Troisièmement un portable qui sonne fait parti des ambiances sonores habituelles du monde dans lequel nous vivons mais les couinements d'un bébé on connait plus, ils peuvent évidemment déranger beaucoup plus. Et enfin, quatrièmement, vive la liberté de la femme, ses désirs de retrouver le monde et la vie en étant une maman, ses besoins de ne pas être sans arrêt plonger dans les couches et dans les odeurs de lait. Vive la caricature de la femme à la maison parce-qu'elle a décidé d'être avec son enfant au moins les premiers mois de sa vie, vive la révolution féminine des années soixante-dix! Je n'ai même pas envie de dénoncer le cinéma en question (il a sans doute ses raisons, ses règles, ses expériences de bébé hurlant pendant dix minutes devant un film sans que la mère ne fasse rien!), je dirais juste que ce cinéma se veut engagé, ouvert et attentif au monde. Bravo. Autre anecdote illustrant le dur métier de maman. Ce matin une autre amie a oublié son bébé de quatre mois (il dormait aussi profondément mais dans son berceau), dans le hall de l'école de sa fille de quatre ans. Elle est partie de l'école les mains dans les poches, discutant avec les autres parents et à deux pas de chez elle, elle a senti qu'il lui manquait quelque chose. Cette maman a engendré quatre jolies petites têtes blondes et je suis étonnée (moi-même maman d'à peine deux enfants) que ces actes manqués ne lui arrivent pas plus souvent. Du courage les filles!

C'est malin de promettre un blog ouvert sur le monde et de se retrouver trois jours après au fond de son lit, incapable de respirer ni son air, ni celui des autres. Donc très peu de nouvelles aujourd'hui. juste un petit texte ecrit il y a quelques temps, pour ne pas oublier : "Journal télévisé. Il y a deux ans à la télé, un reportage sur les familles de soldats américains partis en Irak. « Je suis très fière que mon fils soit parti pour défendre notre patrie, nous avons besoin d’hommes comme lui pour sauver notre pays. » Sourire épanoui de la mère. Brushing impeccable fait par Jenifer, la voisine d’en face. Petite mèche qui retombe sur le front. On lui dira qu’elle était magnifique sur le petit écran. Bush junior, habillé en treillis, sert les mains de ces pères et de ces mères fiers de leur petit rejeton, fils ou fille. Son pantalon est un peu serré sur les fesses. Style jeune et sportif. Sourire politique, pathétique. Qu’est devenu votre fils madame, fait-il partie de ces milliers de morts au combat ou a-t-il tué assez d’ennemis pour revenir sain et sauf, décoré de médailles multicolores ? Jenifer fait toujours aussi bien les brushing mais l’Irak est à feu et à sang malgré la présence de vos beaux soldats qui s’en prennent plein la gueule. Aujourd’hui vous pleurez Madame et je ne vous consolerai pas."

Ca y est, c'est parti, j'écris mon premier texte pour mon premier blog. Comme un petit enfant je trébuche en faisant mes premiers pas dans ce domaine. Pourquoi ouvrir un blog? Une envie de partager des impressions, des humeurs, des joies, des colères. Une envie surtout de transmettre, un biais comme un autre pour ouvrir une fenêtre sur le monde, grand monde et petit monde. Je ne vais pas m'enregistrer en prenant mon bain (je viens d'écouter une émision sur les blogs sur France Inter!), ni en dinant avec mes enfants ! Je voudrais plutôt vous transmettre ce que je vois en sortant de chez moi, vous faire rencontrer des gens pleins de talents, vous faire lire des textes qui vous entraînent et vous font réagir. Pleins d'envies donc, (sans doute ralenties tout d'abord par un besoin d'apprentissage et de travail) que j'espère très bientôt pouvoir développer et partager. A très bientôt.